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MICHEL VANDEN EECKHOUDT

 


Michel Vanden Eeckhoudt disparaissait en mars 2015, laissant une oeuvre importante. Photographe généreux et exigeant, sans compromis, d'un humour à l'image de ses photographies : à la fois acéré et tendre, mais jamais ironique

 

Son "art de voir le monde", et de le transcrire en images était le fruit d'une rare combinaison : le savoir faire d'une photographie virtuose et l'humanité d'un regard... La beauté formelle de ses images, d'un noir et blanc élégant, capte notre regard, et leur contenu nous touche.
Chaque photographie de Michel ouvre une possible histoire,
suggère un passé qui affleure miraculeusement dans une image qui porte bien plus que la représentation d'un lieu et d'un instant.
Francine Deroudille, dans la préface du Photo Poche qui lui est consacré, écrit à ce sujet : "ses images ne nous imposent jamais de conclusion. Nous sommes priés d'amener notre imaginaire, nos souvenirs, nos rêves personnels".

 

Comme le montrait si bien son dernier livre "Doux-Amer", la photographie de Michel Vanden Eeckhoudt est le fruit d'un regard partagé entre l’humour et la gravité, une façon unique d’allier la légèreté au tragique.
Une large partie de son travail porte sur les rapports que nous entretenons avec les animaux, et on sourit souvent à voir les situations incongrues dans lesquelles ils sont saisis, comme ce petit chien en lévitation joyeuse sur une route de campagne, mais le monde qu’il montre est souvent sombre et c'est bien de la condition humaine dont il s'agit, au fond, dans sa photographie.

 

Robert Delpire a accompagné cette œuvre avec une constante admiration, depuis le livre Zoologies, paru en 1982, jusqu'à son dernier livre, Doux-Amer (2013), en passant par Duo (2000) et le Photo Poche (2007).
Jean-Christophe Bailly, dans la préface de Doux-Amer, donnait cette belle définition de l'attitude du photographe :

 

« S’il fallait un verbe pour caractériser le geste photographique de Michel Vanden Eeckhoudt, alors ce serait le verbe ramasser, avec ce qu’il indique de lenteur mais aussi d’égards : on ne ramasse que ce qui est tombé. Et là je vois le geste de celui qui, ayant vu quelque chose au sol, se baisse, le prend dans sa main et le contemple... Ce qui veut dire qu’ainsi conçue la photographie n’est pas seulement une pratique ou son résultat, mais qu’elle est une attitude, une conduite, une certaine façon de se disposer envers le réel. »

 

Didier Brousse

 

 

 

Exposition du 20 janvier au 18 février 2017

mardi - vendredi 12h - 19h / samedi 11 - 19

 

 

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